jeudi, août 31, 2006

L'Armoise des frères Verlot à Catus


Curieuse station pour ces Armoises: c'est une jardinière garnie de galets,le long de l'immeuble de l'Office de Tourisme de Catus, qui les abrite.

Si on froisse un fragment de feuille, l'odeur fortement aromatique nous permet de l'identifier sans probléme, en la distinguant bien de notre Artemisia vulgaris indigène à odeur faible; c'est donc Artemisia verlotiorum, dont les fragments de rhizome ont probablement été amenés avec la terre garnissant la jardinière, qui s'est installée là.

Cette Armoise a été rencontrée en 1875 dans les rues et les environs de Clermont Ferrand, par le pharmacien botaniste Martial Lamotte (1820-1883) ( à ne pas confondre avec le Lamothe lotois); elle viendrait des steppes du centre de l'Asie, amenée avec des arbres d'ornement introduits.

Pour notre département, elle ne figure donc pas encore dans le Catalogue de Puel ; sa présence a été depuis reconnue; elle est même abondante, sur les berges du Lot par exemple.

Il serait donc temps de rectifier la carte de répartition de la Flore électronique de Tela Botanica.

Un mot des frères Verlot: Jean Baptiste l'ainé (1816-1891) est un botaniste grenoblois, directeur du Jardin Botanique, auteur d'un Catalogue raisonné des plantes vasculaires du Dauphiné (1872); son frère cadet Bernard (1836-1897) chef de cultures au Jardin des Plantes de Paris, actif ensuite à Verrières-le-Buisson aux établissements Vilmorin Andrieux, est l' auteur d'un Guide du Botaniste herborisant (1879); ils sont en relation avec J.H.Fabre et lui font parvenir des plantes pour garnir son jardin de l' Harmas à Sérignan.

Artemisia verlotiorum est une plante toujours en expansion en Europe: une publication de 1998 la donne nouvelle en Ecosse par exemple. Sa floraison est tardive (octobre- novembre) et parfois nulle; mais sa multiplication est rapide dans les sols cultivés ou remués car elle se fait le plus souvent par des stolons fragmentés (motoculteurs) développant des rosettes. hivernales. C'est une plante gênante pour les cultures nous dit l'INRA.