samedi, décembre 30, 2006

Entre le renard et la carrière, cet après midi,


Des points bleus en bordure



et de nombreux, très nombreux points noirs.

"Tout le monde aime la nature, chez nous.

Enfin, tout le monde le dit.."

Tout le monde aime la nature (suite)





Une partie de la carrière de silicium de Thédirac exploitée depuis cinq ans fait en ce moment l'objet d'une réhabilitation pour retrouver sa "biodiversité" perdue.

Pendu au bord d'une route de la verte Bouriane.

"Tout le monde aime la nature de nos jours.
Enfin, tout le monde le dit"

François Terrasson

La peur de la nature p.23


La photographie a été prise cet après midi.

A qui s'adresse l'auteur de cette démonstration ? Quel message veut-il délivrer?
Dans le coin il n'y a plus de poules à voler depuis longtemps.

Est-on dans le domaine du conscient ou de l'inconscient ?

Je m'interroge encore.

vendredi, décembre 29, 2006

Bonne année à tous.

Pour l'année nouvelle, avec la santé et l' énergie nécessaire pour faire de nombreuses découvertes botaniques.

jeudi, décembre 28, 2006

Increvable Conyza de Sumatra


4 jours de givre à moins 6 degrés


ça met en forme pour disséminer aujourd'hui, au dégel et au premier coup de vent, des milliers de semences résistantes de Conyza sumatrensis

vendredi, décembre 22, 2006

Eloge des herbes quotidiennes



C'est le titre d'un recueil de poésie, paru en Mai 2006; le titre m'avait accroché, je l'avais feuilletté, puis acheté: la fréquentation quotidienne des plantes se nourrit aussi de poésie, surtout lorsqu'elle est de qualité comme dans ce livre.


L'auteur, Alain Vircondelet, biographe de Marguerite Duras est venu donner une conférence la semaine dernière à Cahors. Ce qui m' a fait relire le livre.

Tous les poèmes, célébrant l'herbe, sans plus de précisions, et ses qualités, modeste, têtue, sont courts, un peu à la manière des haïkus japonais, mais surtout dans la filiation d'un poète que j'affectionne, Guillevic.

Un exemple:

La fleur
De l'herbe,
Obtuse, courageuse,

Dans le désastre des premières gelées,

Son devoir de vie.

jeudi, décembre 21, 2006

Petites nouvelles des arbres lotois

Dans un département encore rural comme le Lot et dans une petite ville comme Cahors, le journal local veut informer ses lecteurs sur des sujets susceptibles de les intéresser ; en même temps, ces sujets témoignent des évolutions de la société et de ses mentalités .

A ce titre, la Dépêche du 19 Décembre met en première page locale un sujet inattendu: la taille partielle d’un arbre un peu mythique, bien implanté dans le paysage urbain de Cahors déclenche une discussion entre le responsable des espaces verts municipaux et le propriétaire initiateur de la taille. Il s’agit d’un Ginkgo biloba âgé d’un siècle et demi, sis en bordure de la rue Wilson, donc en plein centre ville. Le propriétaire donne des justifications de sécurité, l’arbre surplombant cette rue passante; le responsable municipal, par ailleurs à l’origine d’un fleurissement abondant et original de la ville, veut faire intervenir la puissance publique dans un classement de l’arbre.

Anecdote personnelle: il y a trente ans, dans une autre ville, la municipalité de l’époque , sous prétexte de sécurité, et sur la requête d’un voisin influent, était intervenue de façon autoritaire dans la propriété de ma mère âgée pour faire abattre un vieux peuplier bas et inoffensif.

Par ailleurs, je vois souvent passer des pétitions enflammées pour préserver des arbres publics, souvent des platanes, menacés de coupe . Ici, et ce n’est pas courant, c’est la municipalité qui veut obliger les propriétaires à conserver leurs arbres, avec une taille moins radicale.

Évolution des mentalités probable dans l’esprit des idées actuelles d’un jardinage plus respectueux des plantes? Nous verrons..

Par ailleurs dans le même journal, je lis que des écoliers d’Assier ont planté cinq nouveaux arbres dans l’arboretum municipal: le journal les félicite et c’est normal pour cette action intéressante. Avec un peu de malice, je signale tout de même qu’un robinier faux acacia figure parmi les plantations, en bordure des étangs. Le robinier ? Il a une grande plasticité écologique. L’Atlas de la Flore d’Auvergne signale son comportement très envahissant.

mercredi, décembre 20, 2006

Atlas de la Flore d'Auvergne




Le Pére Noël des botanistes , tout de vert vêtu est passé en avance et il m'a apporté un pavé appétissant: l'Atlas de la Flore d'Auvergne, ouvrage collectif du Conservatoire Botanique du Massif Central, récemment paru.

C'est un régal...

Le département du Cantal, mis en inventaire dans cet atlas avec le Puy de Dôme, l'Allier et la Haute-Loire est voisin du département du Lot. J'y retrouve donc beaucoup de plantes connues, mises à part celles des massifs montagneux. Avec un texte et une nomenclature moderne..Avec un vocabulaire accessible au commun des floristes amateurs. Il est tout de même affligeant que dans un pays comme la France, la dernière flore, bien peu illustrée, date des années 70. Ce qui oblige à avoir une bibliothèque de flores locales comme dans les années 1850.....

L'Atlas, certes, n'est pas une flore, et il faut parfois rechercher comment on peut distinguer deux sous espèces séparées récemment. Mais après tout cela fait un parcours intellectuel supplémentaire profitable.

Cet Atlas, que je n'ai pas fini de consulter, a rejoint dans la bibliothéque les deux tomes du précieux Inventaire de la Flore d'Auvergne du Docteur Maurice Chassagne (1957), qu'on pouvait encore trouver neuf dans les années 70, et la Clé analytique de la Flore d'Auvergne (qui le complétait) du Commandant Charles d'Alleizette (1960).

Le docteur Chassagne avait noté quelques espèces trouvées aux confins de l'Auvergne dans le département du Lot, et j'ai consulté souvent ses courtes biographies d'anciens botanistes auvergnats.

De même, j'ai beaucoup pratiqué la Flore d'Auvergne, si claire et si bien structurée, plus récente (1992) du regretté Ernest Grenier, récemment décédé.

Ah! j'oubliais ! Vu le poids de l'Atlas, on doit facilement pouvoir l'utiliser pour presser les plantes...

dimanche, décembre 17, 2006

Les deux aulnes.


Ce 16 Décembre, ils sont voisins, mais d'allure différente.

Je connaissais depuis longtemps chez moi les chênes développant leurs feuilles au printemps à des dates différentes. Le comportement individuel de ces arbres m'est familier chaque année.

Je ne savais pas qu'un aulne lotois pouvait conserver des feuilles bien vertes alors qu'elles étaient tombées depuis belle lurette chez les aulnes voisins qui arborent en ce moment une magnifique décoration en dévoilant leurs chatons et leurs petits fruits mimant de minuscules pomme de pin.

Encore une farce de ce merveilleux automne du siècle qui bouleverse le calendrier floral?

samedi, décembre 16, 2006

Reitération habituelle.

Une série de vieux peupliers le long du Lot, en face de Cahors.
Les arbres sont penchés vers l'axe de la rivière.


Sur le quatriéme tronc à partir de la gauche, en haut, 3 rejets à direction verticale bien visibles.

Les rejets de ce type, ce sont en réalité trois jeunes arbres qui poussent sur un vieil arbre.
Ce sont trois réitérats "restaurant la verticalité perdue " et formant trois unités architecturales; trois petits peupliers poussent ainsi sur un gros.

Cela semble banal, et personne n'y fait plus attention. Et pourtant....

Dans son ouvrage "Eloge de la plante", Francis Hallé évoque ainsi la découverte de la réitération par le botaniste forestier Hollandais Roeloof A.A. Oldeman en 1972 le long d'une rivière de la Guyane française.

Et Hallé d'ajouter "Oldeman a montré par la suite que la plupart des arbres avaient la possibilité d'accumuler des unités architecturales qui se poussent les unes les autres en formant une colonie."

Les fondements de la connaissance de l'architecture des arbres ainsi mis en place en forêt tropicale, on pourra en relever les développements actuels avec l'aide des chercheurs du CIRAD sur leur site.


Autrement dit, en cette période hivernale d'observation idéale de leur silhouette, on peut essayer de penser un arbre, voire un arbuste, comme une colonie d'unités architecturales élémentaires.

C'est parfois assez facile, chez le Buddleia par exemple.

vendredi, décembre 15, 2006

Rosette hivernale de Sauge.


Bien plaquées au sol, les rosettes de Salvia verbenaca, la Sauge à feuilles de Verveine, animent les endroits les plus secs autour de chez moi.

L'année dernière, les containers de déchets ménagers ont été déplacés. La plante est arrivée en masse sur l'ancien emplacement gravillonné, ce qui m'a permis de recueillir des graines et de la semer en bordure d'une allée charretière. Depuis elle surmonte très bien les sécheresses estivales, et ses fleurs bleues petites et discrètes se montrent de nouveau à la première pluie d'automne. Elle est bien plus résistante que Salvia pratensis, la Sauge des prés aux grandes fleurs bleues bien visibles, pourtant fréquente le long des routes et dans les prés voisins.

mercredi, décembre 13, 2006

Cynoglosse de Crête


Je cultive cette plante de terres ingrates depuis quelques années. Ses gros fruits secs et râpeux (langue de chien !), groupés par 4, qui s'accrochent si facilement au tissu dans le bas des jambes de pantalon, sont très faciles à semer, ne comportant chacun qu'une seule graine: on les désigne sous le nom de nucules.

Cynoglossum creticum est une Boraginacée bisannuelle présente dans le Lot; en ce moment, avant l'hiver, elle se présente sous forme de rosette joliment colorée (bleuâtre) et c'est là à mon sens qu'elle est la plus décorative, tranchant sur les teintes verdâtres plus répandues.

De plus c'est une voyageuse efficace. Une fois introduite, elle se dissémine et se resséme sans difficulté, généralement là où l'on ne l'attend pas.

lundi, décembre 11, 2006

Atypiques.


En ce moment, je suis comblé.

A chaque séjour en Avignon, depuis Novembre 2005 où il a été mis en place, je m'empresse d'aller prendre des nouvelles du mur végétal des Halles, oeuvre imposante du Botaniste-architecte- jardinier Patrick Blanc. Il était déjà très beau au début de l'été, mais depuis lors avec cet automne radieux, il a pris des nuances délicates, qui m'a dit ma fille, le font ressembler à un paysage vu d'avion.

Au retour, je suis accroché par France Culture: cette semaine, du Lundi au Vendredi, de 11H à 11H30, c'est Gilles Clément, le Jardinier-paysagiste-botaniste qui s'exprime dans l'émission "Les Chemins de la Connaissance". Et on peut podcaster cette émission.

Je retrouve là chez ces personnalités atypiques, les idées qui me sont chères: pourquoi faire des séparations artificielles entre la botanique et les activités humaines; pourquoi souvent ces deux mondes différents des botanistes et des jardiniers. Les plantes ne font pas la distinction: elles s'installent là où elles se plaisent, où elles vont trouver les conditions nécessaires pour vivre et parfois survivre.

J'ai lu avec autant d'intérêt "Etre plante à l'ombre des forêts tropicales" que "Le Jardin en mouvement". Le premier ouvrage m'aide à me repérer en jardinerie dans les conditions de vie naturelles des plantes de serre présentées. Le deuxiéme me permet d'utiliser au mieux des connaissances botaniques acquises ailleurs pour mettre en scéne des plantes locales et des plantes introduites. Il n'y a plus alors de bonnes et de mauvaises herbes. Rien que des êtres vivants dont comme Francis Hallé dans son beau livre "Eloge de la plante", on peut apprécier la compagnie discrète.

Pas de frontières donc entre le botaniste et le jardinier. C'est pourquoi Bouriane Verte franchit sans état d'âme la clôture entre le jardin et le paysage, entre la culture et la nature.

dimanche, décembre 10, 2006

Roses botaniques, Roses parfumées.


Rosa wichuraiana, rosier botanique fleuri le 18 Novembre dernier.

C’est le moment au jardin de planter des rosiers :un choix important de cultivars est à la disposition du jardinier, et parmi eux les roses parfumées sont de plus en plus demandées. Or la sélection s’était portée précédemment vers d’autres critères.

Personnellement, mon choix va vers des espèces botaniques, robustes, peu sensibles aux maladies, et dont le nom me permet de se rappeler des voyages lointains et des découvertes successives qui jalonnent l’histoire des roses.

C’est à partir d’un nombre limité ( moins d’une dizaine) d’espèces botaniques que les cultivars actuels ont été créés.

La France fut au 19° siècle le premier obtenteur de roses nous rappelle François Joyaux dans son livre “La Rose , une passion française” sous titré "Histoire de la Rose en France 1778-1914” aux éditions Complexe.

Dans le Mensuel de l’Université de Novembre 2006, Veronique Bergougnioux, chercheuse à Angers (Université, INRA..) nous expose les orientations actuelles d’une recherche encore débutante qui porte sur les mécanismes de la biosynthèse des parfums des roses. La découverte et la compréhension passent évidemment par le recensement des gènes. On est loin des découvertes botaniques de Sir Joseph Banks, du Docteur Wichura et des Missionnaires de Chine.

Dans ce domaine, comme dans bien d’autres, la gestion raisonnée de la nature et la mise au point d’êtres vivants programmés au service exclusif des besoins humains, fussent-ils des besoins de beauté et de sensations nouvelles, deviennent des objectifs de recherche débouchant sur des retombées économiques éventuelles, mondiales.

En même temps, on s’aperçoit que des orientations comparables prises dans le domaine agricole ont créé de nouveaux problémes environnementaux, contemporains d’une érosion de la biodiversité.

samedi, décembre 09, 2006

Le roi des Aulnes ?


Le petit chemin qui longe le cimetière de Catus est plein de surprises en cette saison où les arbres dépouillés de leur feuillage dévoilent leur architecture intime.

Un bief, petit filet d'eau, qui sert d'exutoire à l'ancien moulin court parallèlement à la rivière et au chemin. Il est bordé de beaux arbres formant une ripisylve fournie.

Un aulne en particulier a retenu mon attention ce matin; de la base partent en un impressionnant bouquet une dizaine de troncs.

Myxomycéte: formation des spores.

Au retour d'un voyage de quelques jours, je repasse devant le Myxomycète décrit précèdemment dans le petit espace en jachère de mon jardin.

Il a évolué comme prévu. La matière blanche a fortement diminué et a été remplacée par une matière noire un peu granuleuse.






Les 3 masses arrondies proches qui s'étaient fixées à la base d'un buisson de noisetier commencent elles aussi à évoluer, en laissant apparaitre la masse noire des spores.



.

Pour suivre le phénomène au microscope, il faut se rendre ici.

Mon observation restera incomplète: je n'ai pas encore repéré clairement le déplacement des Myxomycètes.

jeudi, décembre 07, 2006

Une Graminée un peu négligée.

On est loin du Quercy.

Un peu à la manière du professeur Rollin sur France Culture, qui essaie d'exhumer les mots un peu mis à l'écart, je ne peux me déplacer sur Avignon en cette période sans avoir envie de mettre en vedette cette grande graminée vivace, Piptatherum miliaceum; plante nitrophile, non seulement elle est présente dans tous les terrains délaissés extérieurs à la ville ancienne, friches causées par l'abandon récent des activités de petites entreprises, mais on la retrouvera intra muros bien vivante sur les parties rocheuses du rocher des Doms, et en particulier dans le passage taillé dans le rocher à côté du Palais des Papes. La municipalité, soucieuse de propreté, fait bien nettoyer les souches au printemps, mais les plus inaccessibles reviennent rapidement.




La photo a été prise dans une rue discrète en voie de transformation rapide, où des résidences vont remplacer probablement des friches industrielles majestueuses gorgées de peupliers blancs, le lierre ayant eu raison de certains bâtiments plus que délabrés. Gageons que nous retrouverons notre graminée dans quelques années, ayant essaimé le long d'un mur proche un peu épargné par le "Round-up".

Pour la reconnaitre, un caractère simple: les tiges ont comme une allure de bambou miniature.

La carte de Tela m'indique qu'elle serait présente dans le Lot. Je ne l'ai pas encore croisée.

dimanche, décembre 03, 2006

Myxomycète




Au fond du jardin, j'ai accumulé des déchets végétaux provenant du défrichement hivernal d'un endroit resté inculte; tout ceci s'est maintenant décomposé, des feuilles mortes ont masqué le sol et des végétaux ont poussé.

Tout à l'heure, j'ai remarqué une masse blanche autour d'une plante qui se continuait sur les feuilles voisines.

Une rapide recherche, Images et Textes sur Internet semble donner comme nom Mucilago crustacea, un Myxomycète assez répandu .

Pour tout savoir sur les Myxomycètes, il faut aller ici, par exemple.

Est ce encore de la Botanique ?

samedi, décembre 02, 2006

Lot Nature: groupe botanique.

Je viens de rajouter en lien , en bonne place, le site nouvellement créé du groupe des botanistes de Lot Nature.

Pour le moment le groupe est engagé dans la Cartographie des Orchidées du Lot. Nous engageons les botanistes herborisant dans le Lot à se rapprocher du groupe, pour élargir le nombre de contributeurs.

Le deuxiéme chantier qui démarre est la production d'une liste actualisée des plantes du Lot (noms français et noms scientifiques) pour laquelle nous prendrons en compte les apports extérieurs.

Par ailleurs nous allons publier des documents anciens en rapport avec la Flore du Lot.

La publication de photos est possible.