mercredi, juin 27, 2007

Un botaniste chez les chasseurs (3° épisode)

Mais non, pas de compte rendu de réunion aujourd'hui.

Nous sommes en promenade découverte d'un réseau dense de petits chemins forestiers dans les chênaies entre Montgesty et St Médard. Sur la route une pancarte nous a averti: nous arrivons au niveau de la réserve de chasse et de faune sauvage d'une société de chasse locale.

La botanique étant une activité calme qui ne nécessite pas la présence obligatoire d'un chien qui dérangerait le gibier, sans état d'âme, nous explorons donc les chemins herbus et encore bien mouillés: on recense les Epipactis muelleri, helleborine, les Cephalanthera rubra etc...au pied des murets anciens bordant les parcelles boisées avec une abondance de Cornouillers mâle et sanguin. La récolte de cornouilles sera bonne cette année.

Un court détour vers un lieu plus éclairé, et c'est la surprise: une superbe petite carrière abandonnée dont le fond retient l'eau; une roche claire, très dure, qui a du être débitée avec une scie laissant des traces rectilignes, un peu inattendues dans ce fouillis de verdure se reflétant dans une succession de petits plans d'eau.




Autour et au dessus de cette carrière, des pelouses séches, rocailleuses colorées par le Serpolet et les Germandrées (Teucrium montanum); sur argile, les pelouses sont plus gazonnantes; les sangliers marquent leur présence de petits entonnoirs discrets dispersés. Ca ouvre un peu le milieu pour faire de la place à des plantes pionnières.



La nature reprend donc ses droits, les chasseurs entretiennent un espace intéressant pour leur gibier: tout semble donc normal dans ce coin de causse de Mongesty.

Tout .... sauf la flore aquatique.
Dans deux des plans d'eau, sous la surface, un superbe herbier un peu envahissant.




Une plante inconnue! Une vague ressemblance avec une Elodée, mais les feuilles sont plus coriaces.

C'est Flora Helvetica qui va me donner la solution:

n°2388, Lagarosiphon major, le grand Lagarosiphon, originaire d'Afrique du Sud: ses feuilles sont bien disposées en spirales.



Rien à voir avec la chasse dans le Quercy, sauf que je soupçonne un chasseur aquariophile d'avoir voulu oxygéner l'eau pour permettre à la faune sauvage de boire une eau limpide. Ce faisant, il introduit dans le milieu naturel une plante non autochtone et envahissante, fait normalement réprimé par la loi.

Je suggère donc à la société de chasse une "cueillette administrative", avant le repas traditionnel.... Un peu comme la Jussie.. ou le ragondin.

Autre suggestion: végétaliser les carrières après exploitation, c'est nul et çà ne sert à rien. C'est bien plus riche quand on laisse faire la nature. A condition de ne pas transformer la carrière en dépotoir.

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3 Comments:

Blogger Mimille said...

J'avais entendu un Allemand ma raconter que chez lui, chaque personne adhérant à une société de chasse prend la responsabilité d'une partie de la terre sur laquelle la société chasse. Il a pour charge de veiller à la biodiversité, de limiter les risques d'incendie, etc. Je trouve ça parfait, a priori, comme mesure. Je ne comprends pas pourquoi il n'en est pas de même ici. Ce genre de chose (entre autres...) n'arriverait pas.

jeudi, juin 28, 2007 9:48:00 AM  
Blogger Jean Pierre J. said...

Ce fait n'est pas dramatique en soi; c'est un probléme d'information et cela peut se résoudre;il suffirait d'alerter la société en question et de leur proposer d'installer d'autres plantes à écologie voisine.J'ai raconté cette découverte sur le ton de la plaisanterie.. sauf la fin: une carrière transformée en dépotoir c'est affreux; ça n'a pas été le cas de celle là, heureusement: l'endroit est agréable à parcourir.

jeudi, juin 28, 2007 2:12:00 PM  
Blogger Mimille said...

Oui, tu as raison, c'est un problème d'information. Comme pour certains abus des agriculteurs aussi (ici c'est flagrant).

vendredi, juin 29, 2007 12:34:00 PM  

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