dimanche, septembre 14, 2008

Souvenirs: ouverture en chasse mineure.

1948: c'était tout juste au milieu du siècle dernier: la guerre est finie depuis 3 ans.

Les lapins abondent sur les terres solognotes de nos amis agriculteurs de la Gastière à Pruniers Des terriers partout, des dégâts bien visibles sur les récoltes..la "maximatose"qui éradiquera le lapin, c'est pour plus tard.

A l'ouverture, Marcel et ses voisins se mobilisent: pas de travail sur les terres ce dimanche; on a sorti la tenue de chasseur modéle Manufacture de St Etienne (Ah ce que j'ai pu rêver sur ce gros catalogue et lire les histoires passionnantes du Chasseur français...!), le fusil de chasse, enterré et planqué pendant la guerre, a été nettoyé soigneusement et le matin , très tôt, le départ pour une longue marche solitaire toute la matinée, avec les deux cockers noirs, aux longues oreilles pendantes, où s'accrocheront les fruits d'Aigremoine qu'il faudra patiemment enlever ensuite. Partout dans la campagne environnante, çà pétarade dans tous les coins...

Et le retour, vers 14 heures, au milieu des arômes du repas dominical: on ouvre le sac, un, deux, trois lapins, plus parfois...Le réfrigérateur n'existe pas ou si peu..¨pour conserver, on met dans un seau descendu dans le puits au ras de l'eau. Ensuite, il faudra démarrer la préparation des bêtes l'après midi, enlever les peaux (elles seront tannées ensuite), ennucléer les yeux, vider les intestins (l'enfant que je suis est curieux de toute cette activité, le prof.de sciences que je serai est en train de construire en douce sa représentation de l'intérieur du corps des mammifères); restera à enlever les plombs, pas toujours complétement sinon on en retrouvera parfois sous la fourchette, au cours de la dégustation de la viande. Pour les habitants de la ferme où je séjourne, c'est la viande assurée pour plus d'une semaine, et ce n'est pas négligeable pour le budget alimentation.

2008: c'est l'ouverture, ce matin dans notre campagne lotoise "dépaysannée". En partant en courses, j'ai croisé à deux cent mètres de chez moi le petit lapin effronté que je vois chaque jour et qui se planque simplement dans la haie au passage de la voiture. Tranquille apparemment...

Aucun coup de feu n'a retenti..Aucun bruit de battue au loin... ces chiens qui gueulent bêtement, rien...En route, je n'ai pas croisé de véhicule à grille séparant les hommes et les bêtes..Pas de factionnaire rivé à son poste et encasquetté de rouge...Il est vrai que l'on tire le sanglier surabondant, depuis quelques semaines déjà et que mon trajet ne croise pas trop de cultures de maïs. Et je n'ai vu aucun faisan, lâché depuis peu, toujours curieux de nouveauté, venir admirer mon bref passage en voiture sans en être plus troublé.

Les temps ont bien changé, mon bon monsieur..


Ces terres du Loir et Cher, à Pruniers, BOIS DE L'ABBAYE,LA GASTIERE,MAISON BLANCHE ET ALENTOURS, où enfant, j'ai cotoyé la vie paysanne, la chasse et la découverte de la nature "sauvage" en déchirant mes habits, forment maintenant une ZNIEFF. et les bâtiments agricoles sont occupés par un antiquaire.

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2 Comments:

Blogger DA said...

Savez-vous cher JPJ, que les lapins au Moyen-Âge, étaient appelés des "conins" en référence à la partie basse du corps de la femme. C'est ainsi que l'on associe toujours dans les scènes marginales des manuscrits des chasseurs masculins courant derrière les lapins.
D (avec le concours de l'érudit médiéval PB)

mardi, octobre 14, 2008 3:40:00 PM  
Blogger Jean Pierre J. said...

J'ignorais ce détail dans les manuscrits; je connaissais par contre le terme "connil", très voisin pour désigner cet animal sympathique. Je note tout cela, çà peut servir à dérider l'assistance lorsqu'il y a des conflits dans la sérieuse Commission de la Chasse et de la Faune Sauvage, ce qui en ce moment n'est pas à exclure.

mardi, octobre 14, 2008 7:39:00 PM  

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