vendredi, janvier 29, 2010

Un Frelon, deux députées, un ministre.

Ca s'est passé le 26 Janvier dernier à l'Assemblée Nationale: une séance avec questions.

Les questions ne manquaient pas de piquant, et pour cause.








Deux députées , Delphine Batho et Dominique Orliac interrogeaient le gouvernement sur le Frelon asiatique ( ci dessus photo du Museum; Claire Villemant ) Si Delphine Batho est députée des Deux Sévres, Dominique Orliac est bien de chez nous, députée du Lot.

Pour leur répondre, un ministre bien sûr, et un homme des transports Dominique Bussereau, puisque chez nous les transports font partie de l' écologie.

Si vous voulez prendre connaissance des aimables échanges entre les députées et le ministre sur l'insecte vedette du jour, c'est ici au début du compte rendu intégral.

Vous survolez le programme des questions orales sans débats et vous cliquez sur les titres qui mentionnent le frelon asiatique.

Pour le naturaliste, c'est plein de choses intéressantes.
Si vous croisez avec l'article principal de Lot Nature Botanique consacré au Frelon asiatique, qui date de la fin 2007, vous vous apercevez très rapidement que malgré le principe de précaution, il faut bien encore plusieurs années pour commencer à s'apercevoir de dégâts réels aux activités humaine, en l'occurence l'apiculture et organiser une réponse; en 2007 je me souviens bien d'avoir dialogué par messagerie avec les spécialistes du Museum au moment où la bête commençait à faire parler d'elle et d'avoir profité d'une séance à la Commission de la Chasse et de la Faune Sauvage pour interroger les responsables départementaux veillant sur l'environnement du Lot , alors qu'on avait recensé de nombreux nids bien visibles; pas de réponse opérationnelle .

Conclusion personnelle à l'époque: le Frelon asiatique a de beaux jours devant lui pour continuer à envahir la France; l'administration, qui a d'autres bêtes à fouetter, s'en fout pour le moment. Pas assez de spécialistes alors pour s'en occuper sérieusement au Museum....

Le résultat, on le voit en ce moment dans une partie des réponses ministérielles aux questions de nos deux représentantes: qu'on en juge:

L’ensemble de ces considérations a conduit les autorités à rechercher des moyens réglementaires d’intervention. C’est ainsi que le ministère du développement durable a présenté à la commission « faune » du Conseil national de la protection de la nature un projet d’arrêté visant à classer le frelon asiatique comme espèce invasive. Ce texte sera prochainement présenté devant son comité permanent.

Il faut savoir qu’un simple arrêté pris sur la base du code de l’environnement n’est pas suffisant pour imposer des interventions contre une espèce en expansion. Les dispositions viseront avant tout à interdire l’introduction et la commercialisation de l’espèce. En tout état de cause, rien ne s’oppose à la destruction de ces insectes ou de leurs nids.


L'arrêté a été voté, mais pas publié.




Vous avez donc bien compris: vous n'aurez pas le droit de commercialiser ce frelon, mais vous pouvez continuer à le détruire, lui et ses nids. C'est Dominique Orliac, membre du groupe Chasse et territoires à l'Assemblée qui va être contente. Un nuisible qui ne pose pas de probléme à l'administration.

En attendant les apiculteurs ont encore du souci à se faire.

Pas notre Frelon, qui dort sur ses deux antennes en ce moment.

lundi, janvier 25, 2010

Sus scrofa, planquez vos miches...

Chers amis de Bouriane verte,


La nouvelle étant d'importance, vous me permettrez d'abord de laisser ma place de rédacteur à notre administration républicaine: lisez donc



JORF n°0019 du 23 janvier 2010 page 1530

texte n° 4


ARRETE
Arrêté du 19 janvier 2010 modifiant l'arrêté du 1er août 1986 relatif à divers procédés de chasse, de destruction des animaux nuisibles et à la reprise du gibier vivant dans un but de repeuplement

NOR: DEVN093171

Le ministre d'Etat, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat,
Vu l'article L. 424-4 du code de l'environnement ;
Vu l'arrêté du 1er août 1986 modifié relatif à divers procédés de chasse, de destruction des animaux nuisibles et à la reprise du gibier vivant dans un but de repeuplement ;
Vu l'avis du Conseil national de la chasse et de la faune sauvage en date du 6 janvier 2010,
Arrête :
Article 1


L'article 7 de l'arrêté du 1er août 1986 susvisé est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« ― pour la chasse collective au grand gibier, l'emploi d'émetteurs ou de récepteurs radiophoniques ou radiotéléphoniques. »

Article 2
La directrice de l'eau et de la biodiversité est chargée de l'exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait à Paris, le 19 janvier 2010.
Pour le ministre et par délégation :

La directrice de l'eau et de la biodiversité,

O. Gauthier


Plus briévement, si vous participez, avec la société de chasse de votre village, à une battue au sanglier ( sus scrofa est son nom scientifique), vous avez le droit maintenant d'utiliser votre téléphone portable ou la C.B

Le combat pour la conquête des libertés ne s'arrête jamais..

Même avant les élections.

mercredi, janvier 13, 2010

Résoudre la question sociale dans le Lot.

Ce probléme  se pose de toute urgence  dans notre département en lisant sur le site de la Préfecture le texte  de l'arrêté préfectoral de ce 13 Janvier  2010, reproduit dans la Dépêche du même jour.


Fermeture de la chasse aux oiseaux du 13 au 20 janvier 2010 dans le département du Lot


Le préfet du Lot a suspendu la chasse aux bécasses, grives, merles noirs, alouettes des champs et aux gibiers d’eau sur l’ensemble du territoire départemental du 13 au 20 janvier 2010 inclus. Cette mesure est consécutive à la période de neige que nous venons de connaître pendant laquelle ces chasses étaient interdites. Les observations réalisées par le service départemental de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sociale mettent en évidence un amoindrissement de la capacité de fuite des oiseaux.

La suspension de la chasse a été décidée en accord avec le Président de la Fédération des Chasseurs du Lot, pour permettre aux animaux de retrouver un comportement plus normal.

Cette mesure pourrait être reconduite si la vague de froid se prolonge.


Trois hypothéses sur l'origine du changement de sens de l' abréviation ONCFS (attention ce n'est pas un acronyme, mais un sigle : belle occasion de voir la différence entre les deux mots).

1) Ce changement de sens introduit au sein de l'Administration qui nous régit une nuance non dépourvue d'intérêt qui peut avoir une certaine influence sur notre vie de tous les jours: nous avons glissé insensiblement du Sauvage au Social.

2) La dominance actuelle du discours économiste:

Vive le "social business" !

L’expression "social business" a été lancée par Muhammad Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006 et fondateur de l’institution de microfinance Grameen Bank, pour désigner la performance économique au service de l’intérêt général.

3) le rédacteur du texte, qui avait visionné la veille un DVD du film de Gérard Mordillat "Vive la sociale", a visiblement été impressionné par le titre. 

A moins que la seule consultation par téléphone de la Fédération Départementale des Chasseurs et l'avis favorable donné à la protection de la faune aviaire n'ait introduit un élément perturbant chez ce rédacteur;  une communication du texte aux  ornithologues de Lot nature, le même jour, aurait pu corriger  facilement cette anomalie et redonner son caractère Sauvage à la Faune sur laquelle veille méticuleusement chaque jour de l'année le Service Départemental de l'O.N.C.F.S.




samedi, janvier 02, 2010

Salut à toi....... dame Bêtise.... (air connu)

"La protection des espaces naturels est parfaitement légitime mais le critère de carrossabilité semble bien trop réducteur. Il est donc impératif de faire évoluer la définition des voies accessibles aux véhicules de tourisme. 

Il est donc proposé que dans les communes de montagne, toute voie praticable par des véhicules adaptés à ses caractéristiques soit considérée comme carrossable et donc ouverte à la circulation."


PROPOSITION DE LOI

Article unique

La phrase ci-après est ajoutée à la suite du premier alinéa de l’article L. 362-1 du Code de l’Environnement :

« En territoire de montagne tel qu’il est défini par la loi n° 85-30 du 9 janvier 1985 relative au développement et à la protection de la montagne, toute voie praticable par des véhicules homologués pour une circulation routière et adaptés à ses caractéristiques est considérée comme carrossable et ouverte à la circulation. »


Monsieur Francis Saint Léger , député UMP de la Lozère, termine ainsi sa proposition de loi du 15 Septembre 2009.


Voilà donc un Monsieur  qui aime tellement les grosses voitures et ceux qui les pilotent qu'il en veut aussi beaucoup dans la nature, spécialement celle de son beau pays de Lozère. Ca va faire bien  plaisir aux promeneurs, surtout les piétons, vous savez, ces gens du passé qui utilisent encore leurs jambes  pour se déplacer en montagne, même en vacances.. Grâce à Monsieur Saint Léger (que son nom soit béni!!) ils vont pouvoir ainsi continuer à humer  les odeurs habituelles des gaz d'échappement.

  Pas d'accord?  Réagissez.


Dame Bêtise vient d'en prendre un nouveau coup dans la tronche....Vous avez bien fait de signer la pétition du Syndicat National Unifié des Personnels des Forêts et de l’Espace Naturel. 




vendredi, janvier 01, 2010

Souhaits pour 2010






Chez les champignons, ce qui devient bien visible au dessus cache l'essentiel du dessous: les filaments du mycelium qui continuent à progresser doucement en colonisant  le support.





Ainsi en ce moment, à la manière subtile des champignons,  des idées farfelues sont en train d'émerger dans le bon peuple: biodiversité à protéger, climat à surveiller... Parions le : même nos dirigeants vont finir par comprendre... Et pourtant...






Ambiance écologique en vue, à la vitesse d'un Myxomycéte, Bouriane verte vous souhaite donc une bonne année 2010.